Mémoires englouties
Quand l’Homme s’éloigne de l’Humain 2013
Le travail de Bernard DEVISME réunissant peintures, sculptures, installations et infographies laisse à chacun la liberté d’interpréter une
œuvre à la fois poétique, philosophique voire empreinte d’une certaine spiritualité. Il nous plonge dans des univers où s’affrontent toutes
les contradictions de l’espèce humaine : fragilité et rudesse, innocence et destruction, vie et mort.
La poésie des vers de la « Divine Comédie » de Dante devient pour lui le terreau d’un romantisme expressif :
« Je vis une échelle de la couleur de l’or
que frappe un rayon de soleil
et qui s’élevait si haut que mes regards
ne pouvaient la suivre …. ».
Jamais il n’illustre l’œuvre du poète italien mais souvent elle lui sert d’écho à sa mémoire d’artiste afin de nous dire qu’il existe une raison
d’espérer des allées de lumière au cœur du mystère de l’Etre.
D’une salle à l’autre un ensemble de sculptures, de peintures et d’infographies abritant des « personnages » réunis autour d’un thème,
constitue une série de « paysages » que le visiteur est invité à parcourir.
Le niveau d’appréhension des œuvres s’enchaine et se superpose comme une suite logique au fonctionnement implacable. C’est donc
le territoire de la diversité de l’expérience humaine qui est proposée jusqu’à « frôler la bestialité ».
Trois grandes installations spatiales s’enchainent :
La première est composée de plusieurs séries, chacune réunie autour d’un sujet qui met des personnages en scène: danse illuminée, foule
pétrifiée, charniers…où domine l’horizontalité.
La deuxième déploie des modules similaires qui s’élèvent à la verticale. L’espoir est présent sous la forme d’échelles et de degrés qui se
présentent en bouquets serrés. L’ensemble de ces œuvres peuvent se lire comme un entassement de corps.
Pour l’artiste, le passé immédiat comme le passé lointain déclinent un même sujet, celui d’une violence instituée. Dans la troisième salle
la simplicité des oscillations permet de pénétrer le simple aspect du monde, et de saisir le grand rythme cosmique de l’esprit qui met
en mouvement les méandres de la vie.
Ces différentes œuvres sont de merveilleux supports de rêves que l’artiste Bernard DEVISME manie avec un égal bonheur.
Saisir l’universel dans le particulier.
Bernadette Traquet
Date de dernière mise à jour : 17/12/2020